Un dictateur s'installe parmi nous

Si cette photo a fait scandale et déclenché la sonnette d’alarme pour le retour du culte de la personne. Je trouve que la société Tunisienne et surtout les classes les plus populaires sont vulnérables pour le retour d'une nouvelle dictature. Beaucoup de Tunisiens encore à la recherche d'un Caïd ou d'un Raïs pour l'applaudir et vanter ses exploits fictifs.

Même si je n'ai pas du tout apprécié la compagne du Parti Démocrate Progressiste avec les affiches portant les photos de Maya Jribi et Ahmed Néjib Chebbi, je trouve plus grave ce qui se passe sur la chaîne Hannibal TV ou encore dans les meeting du parti Ennahdha. En effet, Arbi Nassra utilise sa chaîne et ses présentateurs pour faire de la propagande médiatique et se présente comme le sauveur et l'ami des classes pauvres. Un citoyen tunisien apparaissant dans une de ces spot présenté par HTV est allé même jusqu'à qualifié باعث القناة de messager de Dieu (Dieu utilise Arbi Nassra pour passer sa voix au Tunisiens).

La mégalomanie de Rached Ghannouchi elle aussi a dépassé toute limite. L'homme est présenté et se comporte comme un des compagon du prophète PSSL. En effet, à son retour, le Cheikh a eu le droit à طلع البدر علينا qui est un chant qui a été réservé au prophète PSSL à son arrivée à la Médina. En plus, à son arrivée au meeting on assistant à des تكبيرات et des slogans comme لا إله إلا الله غنوشي حبيب الله. Et comme dans les cellules de l'ancien RCD, il y a toujours un chef d’orchestre dans les meetings d'Ennahdha pour initier des vagues d'applaudissement ou de تكبيرات pour le Cheick. Lui aussi, n'hésite pas à prononcer des discours faisant son éloge et l'approchant de la sainteté. Sinon comme vous interprétez : أشهد الله أن أحبهم !!

La Tunisie a besoin de travail de fond et surtout la Tunisie profonde. Pendant qu'on occupe les élites et les cultivés par des sujets d'identité et des débats Byzantins sur la religion, on est en train de faire le lavage de cerveau d'une classe qui a toujours fait le bonheur de Ben Ali et son RCD avant. En Tunisie, il y a un million et demi d'électeurs qui arrivent à peine à écrire leur nom. Ces électeurs ont toujours eu le réflexe de mettre le bulletin rouge dans les urnes. La vrai bataille se jouera autour de cette masse qui n'a pas besoin de programmes mais de celui qui fait preuve de plus de populisme.