14 mai 2011

Récit personnel: Moi et la politique (1/2)

Rares sont les Tunisiens qui s’intéressaient à la politique tunisienne avant le 14 janvier ou avaient une idée claire sur les partis politiques. Personnellement, qu'est-ce que je connais sur la politique Tunisiene? Le fameux procès d'Ennahda et quelques membres de ma famille emprisonnés pour quelques années, la grève de faim de Maya Jribi après la fermeture des locaux du PDP il y a quelques années et l'image de Mondher Thabet appeler les tunisiens à voter Ben Ali.

Enfant, le seul fait marquant de la journée était les quelques dizaines de secondes sur le JT où Bourguiba nageait dans la piscine de son palais. Un jour, à six ans, j'étais dans la cour de la maison de mes grands parents lorsque ma mère m'a appris que Bourguiba n'est plus président. Une mauvaise nouvelle, on ne verra plus notre leader dans sa piscine. Le méchant Ben Ali a pris la place de notre leader aimé. De cette époque je n'ai rentenu quelques noms comme Mohamed Mzali et Hédi Nouira que j'ai appris à connaitre après.

Quand j'ai grandit j'ai appris à regarder Bourguiba avec beaucoup estime pour son rôle dans la libération du pays et le code du statue personnel. Quelques lecture sur le meurtre de Salah Ben Youssef m'ont semé un peu de doute. Aujourd'hui je me dit qu'une Tunisie libérale serait toujours mieux qu'une Tunisie des coopératives agricoles.

Depuis je garde des images très floutées des procès d'Ennahda dans les débuts des années 90 et le diagramme qui a été présenté à la chaine nationale avec les noms des "coupables" et les peines affligées. Certains cousins à ma mère et amis à mon père on été prisionniers de Ben Ali. Pour certain, l'unique crime était juste fréquenter un certain Moncef Ben Salem dont je ne découvre la vérité que depuis quelques semaines. Je n'oublirai jamais aussi que le directeur du Lycée où j'ai fait mes études secondaires nous a obligé à rester tout une journée en 97 au soleil en attendant ce jour là le passage du Raïs en visite à Sfax, une première. En résumé, des longues années de peur où tout se transformait en une SEPT violette: nos rues, nos numéros de téléphones, nos chaines télés, etc.

Sur tous les ministres de Ben Ali, je retiens le nom Moncef Ben Abdallah qui a occupé le ministère de l'industrie pendant de longues années. Je le retiens d'ailleurs simplement parce qu'il était le cousin du voisin qui nous parlait souvent de lui. Dans ma vie, j'ai recontré Chedli Naffati et Ali Chaouch. Le premier pendant les innondations de 2003 à Manouba et le deuxième pendant une soirée caritative à Sidi Thabet. Abdallah Kallel était pour moi une icône de la méchanceté du régime du déchu surtout après les échos que j'ai eu sur son procès en Belgique. Finalement, j'avai beaucoup d'estime pour Mohamed Ghannouchi suite à un article sorti sur lui dans Jeune Afrique en 2006. Un article qui présente Mohamed Ghannouchi comme homme honnête intègre et compétent.

En France, j'ai suivi en 2005 la compagne farouche dont été victime Sihem Ben Sedrine sur Al Hadath et Alchourouk. J'ai aussi lu quelques articles d'opposants Tunisiens sur des journaux français. Quant à la censure, je l'ai vécu autrement. Je n'ai jamais été intéressé à la politique, ni aux opposants et du coup je n'ai jamais essayé d'avoir un proxy pour contourner la censure. Informaticiens de formation, mes connaissances s'étonnaient quand je n'arrive pas à leur donner un conseil pour ouvrir un site censuré. Anecdote: une fois à Londres, j'ai cliqué par hasard sur un lien et tout d'un coup youtube était ouvert. Ca m'a pris quelques secondes pour réalisé que je ne suis pas en Tunisie. J'ai pris quelques minutes pour regarder pour ne plus jamais revenir sur youtube. C'était pour moi quelque choses illicite comme fumer un canabis. J'ai été comme une sauterelle qu'on a mis dans une boite, le jour on la libérera, elle trouvera du mal à sauter plus haut.

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