Certes, le gouvernement de Hamadi formé par l'alliance de trois partis à savoir Ettakatol, le CPR et Ennahdha n'a travaillé que pendant un mois. Cette période est très petite pour évaluer son travail. En général, on commence à demander des comptes à un gouvernement après les 100 jours de grâce. Mais les signaux négatifs ne manquent pas. En effet ce qu'on peut reprocher à ce gouvernement c'est qu'il a commis beaucoup d'erreurs en si peu de temps. Voici une liste de dossiers que le gouvernement n'a pas su bien gérer et quelques reproches.
Un diplomatie à plusieurs têtes
Les premières semaines du #tnGov ont connu plusieurs déclarations et positions diplomatiques très controverses et parfois contradictoires. On cite les déclarations du président Marzouki ayant failli causer un incident avec le voisin algérien. Le sujet Syrien a été également traité de manière ambigu. En effet, pendant que le ministre des affaires étrangères parlait de possibles frappes contre la Syrie, le président n'arrêtait pas d'insister sur son opposition et la Tunisie à toute opération militaire contre ce pays. Le président a également été à l'origine d'un incident diplomatique avec la même Syrie en accueillant les membres de l'opposition Syrienne à Tunis pour leur congrès. Sur le domaine diplomatique, nous remarquons qu'il y a une nette amélioration pendant les deux dernières semaines où la diplomatie tunisienne se ressaisit.
Des signes de fragilité au sein de l'alliance au pouvoir
Pendant certaines périodes de ce mois, nous avons senti que l'alliance entre les trois partis au pouvoir était fragile. Ceci est dû en premier lieu aux conflits qui se sont produit au sein du CPR après le départ de Marzouki et la guerre de succession à ce dernier. Le FTDL n'est pas exempt de conflits internes. On assiste à une guerre médiatique farouche entre deux clans : le clan Ben Jaafar, Zaouia et Bennour et le clan Ksila et Ajili. Le parti de Ben Jaâfar a été affaibli par des dizaines voire des centaines démission de ses membres. La base du FTDL semble très déçue et n'a pas encore pardonné ses chefs l'alliance avec Ennahdha. Même les relations entre les différents partis a connu un froid pendant des moments. Les principaux points de conflit était l'élection de Ben Jaâfar à la tête de la commission de rédaction de la constitution et le problème entre Jebali et Abbou sur les pouvoirs de ce dernier. Nous avons également assisté à un échange très virulent en live entre Omar Chétioui du CPR et Karima Souid du FTDL sur l'usage de la langue française au sein du #tnAC.
Pendant certaines périodes de ce mois, nous avons senti que l'alliance entre les trois partis au pouvoir était fragile. Ceci est dû en premier lieu aux conflits qui se sont produit au sein du CPR après le départ de Marzouki et la guerre de succession à ce dernier. Le FTDL n'est pas exempt de conflits internes. On assiste à une guerre médiatique farouche entre deux clans : le clan Ben Jaafar, Zaouia et Bennour et le clan Ksila et Ajili. Le parti de Ben Jaâfar a été affaibli par des dizaines voire des centaines démission de ses membres. La base du FTDL semble très déçue et n'a pas encore pardonné ses chefs l'alliance avec Ennahdha. Même les relations entre les différents partis a connu un froid pendant des moments. Les principaux points de conflit était l'élection de Ben Jaâfar à la tête de la commission de rédaction de la constitution et le problème entre Jebali et Abbou sur les pouvoirs de ce dernier. Nous avons également assisté à un échange très virulent en live entre Omar Chétioui du CPR et Karima Souid du FTDL sur l'usage de la langue française au sein du #tnAC.
Le conflit Bennour-Ksila fait la une de l'actualité depuis des semaines. Tous les coup sont permis [Lien depuis webdo]. |
Des cas de népotisme
La Tunisie sort d'une période sombre où le népotisme, le favoritisme était une monnaie courante. Les nouveaux hommes fort de Tunis n'ont pas retenu cette leçon et sont tombé dans le même piège. Nous pouvons remarqué l'importance du rôle qu'incarne Rached Ghannouchi qui n'a aucun poste officiel dans l'état dans la politique tunisienne (Article de Ridha Kéfi sur Kapitalis). Il est présent dans les cérémonies officielles et n'hésite pas à rencontrer tous les invités de haut rang du pays. Il a même été dans la délégation qui a représenté la Tunisie lors du forum de Davos. Le rôle de sa famille Ghannouchi est également renforcé par la présence de son gendre Rafik Abdessalem Bouchlaka au poste de ministre des affaires étrangères qu'il occupe malgré l’opposition de la majorité de la classe politique. D'autres cas de favoritisme ont enregistré à l'instar de la nomination d'une jeune de 27 ans comme conseillère du président pour récompenser un rôle contesté de son père dans la campagne du CPR. Le sujet de népotisme semble plus grave et généralisé. En effet, Abdelwaheb Maatar, lors d'une interview accordé au quotidien Assabah, reconnait que sa fille a eu un poste au ministère de la femme et se justifie par le fait que les tous les ministres presque ont donné des postes à leurs proches! Alors pourquoi pas lui aussi? Une drôle de justification.
Abdelwaheb Maatar confie des cas de népotisme dans le gouvernement au quotidien Assabah du 30/01/2012. |
Défaut de message rassurant
Depuis sa nomination, le gouvernement n'a pas réussi à donner des signaux positifs. On sent beaucoup d’agressivité et de virilité dans les interviews et les déclaration. Le gouvernement donne l'impression de justifier un échec qui n'a pas encore eu lieu plus que travailler. D'où la multitude des déclarations là où on accuse à tort et à travers les média de subjectivité et les mouvement sociaux et l'opposition de mettre le bâton dans les roues d'un gouvernement. Le gouvernement est allé plus loin en menaçant d'utiliser la loi et même la force contre ceux qu'ils qualifient de fouteurs de troubles, restes de l'ancien régime etc. Les menaces ont été parfois musclées comme celles de Sadok Chourou allant jusqu'à évoquer des châtiments corporels comme couper les membres, crucifier et tuer les manifestants et sit-inneurs.
Nous savons tous que la mission du gouvernement est critique et qu'il a hérité un pays affaibli et plein de problèmes. Nous attendions que le gouvernement explique à ses citoyens la criticité de la situation, la complexité de sa mission et nous expose ce qu'il est en train de faire pour avancer les choses et dont il est capable. Au contraire, le gouvernement est encore au stade de justifications, accusations et des menaces qui portent beaucoup de défiance parfois.
Nous savons tous que la mission du gouvernement est critique et qu'il a hérité un pays affaibli et plein de problèmes. Nous attendions que le gouvernement explique à ses citoyens la criticité de la situation, la complexité de sa mission et nous expose ce qu'il est en train de faire pour avancer les choses et dont il est capable. Au contraire, le gouvernement est encore au stade de justifications, accusations et des menaces qui portent beaucoup de défiance parfois.
Osama Al Saghir député sur Ennahdha menaçant de force (armes) le peuple tunisien. [Lien] |
Qui fait quoi et mauvaise gestion des priorités
Nous avons notamment remarqué beaucoup de conflits dans le travail et les missions des ministres. En effet, nous avons presque deux ministres de l’intérieur, deux ministres de réforme administrative, trois ministres de l'éducation etc. En plus, certains ministres n'hésitent pas à prendre des décisions ou faire des déclarations qui ne sont pas de leur domaine de compétence comme ce fut le cas de Bhiri qui s'est permis de promettre 400 milles postes d'emploi. Pour information, Bhiri est ministre de la justice. Le deuxième cas flagrant est la signature d'un jumelage entre Al Azhar et la Zitouna par le ministre des affaires étrangères alors que ceci est du domaine des affaires religieuses. D'autres décisions impopulaires ont été proposées et qui n'entrent pas dans les vraies priorités du pays. Parmi ces mesures, on cite l’amnistie octroyée à 9000 personnes dans un contexte sécuritaire très délicat et dont il est inutile d'énumérer les dérives. En plus, pendant que le peuple cherche le lait, le pain et le travail, on lui propose des fatwas par région.
Outre, nous ajoutons à ces défaillance une mauvaise gestion de quelques dossiers comme les sit-ins partout dans le pays et surtout celui de Manouba qui a privé des milliers d'étudiants de leurs cours et examens pendant des semaines et l'intervention musclé des forces de l'ordre au ministère de l'enseignement supérieur. En plus, le gouvernement semble très passifs face à des dérives sécuritaires et à la dégradation de la situation de travail des journalistes dont beaucoup ont été agressés ou menacés. Le gouvernement a été aussi à l'origine de nominations controverses dans les secteurs de sûreté et de l'information. L'organisation de la fête de la révolution, la qualité des invités, la relation avec le Qatar et la gestion du dossier des martyrs et blessés ont été contestés.
Il faut avouer, toutefois, que le gouvernement actuel a eu quelques contre temps assassins. En effet, le gouvernement comptait beaucoup sur l'aide du Qatar pour la relance économique. L'aide de l'Emir Qatar n'est malheureusement pas venue à temps et a été très maigre en plus. En effet, le Qatar n'a octroyé à la Tunisie finalement qu'un prêt maigre de 500 millions de dollars et avec un taux d’intérêt très élevé. Ennahdha a-t-elle perdu son allié qatarien et sa chaine Aljazeera? Et pourquoi? En plus, la Libye, l'un des principaux partenaire économique de notre pays connait des moments difficiles et est à la porte d'une guerre civile.
Enfin, j'invite le gouvernement à soigner sa stratégie de communication et s'approcher du peuple avec un message réconciliateur. Il doit se mettre en tête qu'il est le gouvernement de tous les tunisiens et non de sa base électorale uniquement. Je l'invite également à apprendre de ses erreurs et des autres pour avancer et j'attends de lui quelques mesures urgentes pour relancer l'économie et contrôler les prix. En effet, la pauvreté et le chômage augmentent et la vie devient de plus en plus chère. J'invite également tous les tunisiens surtout ceux qui ne sont pas dans la nécessité immédiate à arrêter leurs mouvements sociaux et de contribuer à la relance économique et à rassurer les investisseurs étrangers.
Dans les cas de népotisme, il y a aussi le cas de Mariem Chakroun bombardée dans l'équipe du président.
RépondreSupprimerIl y a aussi tout un lien étrange avec les caciques de l'anciens régime de Ben Ali : Abdallah Kahlaoui de "la république des idées" conseiller à Carthage, la même Mariem Chakroun (fille de Nasr Ali Chakroun, 3S - Globalnet, associé des Babbou et autres, licence Internet et plusieurs marchés douteux) Mondher Ben Ayed (TMI, et ex associé de Slim Zarrouk) envoyé dans la délégation à Davos, etc. Les liens aussi avec Youssef Zarrouk & co, etc... Pour des partis qui prônent la rupture avec le passé, c'est assez intrigant.