26 décembre 2011

Les investisseurs sont les bienvenus mais à conditions ...

L'un des grands soucis pour l'économie tunisienne pendant cette période est que le nouveau gouvernement fasse des concessions à des investisseurs étrangers afin d'absorber le chômage sans aucun plan de relance économique claire. Ces soucis sont particulièrement liés des licences d'exploitation de terrains agricoles, de zones touristiques ou de ressources naturelles et énergétiques que le gouvernement pourrait à des investisseurs étrangers. Les conséquences d'une mesure pareille, même si elle va résoudre un problème temporaire de liquidité ou de chômage, peuvent être graves et néfastes non calculé sur l'économie tunisienne à long terme.

Ces derniers jours, on parle par exemples de méga projets touristiques énorme financés par des pays du golfe et de l'intention d'étrangers d'investir dans l'agriculture et dans l'immobilier comme fut le cas au Maroc par exemple. On peut se réjouir des milliers de postes d'emploi que nous pourraient générer ses projets ou de la bouffé de devise que ça donnera au départ. Mais on ne se rend pas compte après des des dangers que cela puisse engendrer sur notre économie et sur la souveraineté de notre pays. Le meilleur exemple que je trouve est la cas de beaucoup d'habitants dans les régions intérieures qui ont bradés leurs terrains et se sont contenté de travailler dans leurs anciens champs contre des salaires misérables. Après, quand les terrains sont devenus productifs et les investisseurs ont fait fortune, les anciens propriétaires ont commencé à crier une injustice. L'argent des terres a été gaspillé dans des biens de consommation. Si on vend nos plages et terres aux saoudiens, aux qatari, aux français et aux américains, que se passera-t-il? Ils embaucheront des tunisiens mais la valeur ajoutée des projets et de notre belle nature iront directement dans leur poches. Un hôtel saoudien achèterait une soda du marché local à 600 millimes pour la facturer à un touriste français à 3 euros. Le serveur tunisien qui servira la canette au français servira le même jour 100 autres et touchera 12 dinars peut être par jour. Donc au total le saoudien aura fait 3 euros de 720 millimes! Le directeur de l'hôtel sera français ou américain. La main d’œuvre sera tunisienne bradée avec quelques indiens capables de mieux communiquer avec des touristes anglo-saxons. 

De même, le japonais, le qatarien et l'italien viendront planter des tomates sur nos terres pour les exporter en Europe en Asie. La Tunisie aura des miettes sous formes de salaires en monnaie locale. En contre partie, nos nappes phréatiques seront épuisées et nos terres seront appauvries. Ces investisseurs bénéficieront également d'avantages fiscales et douanières plus importantes que leur confrère tunisien.
 
Ce genre de projet ne requiert en plus pas des compétences dont nous ne disposons pas. Donc, pourquoi pas aspirer d'avoir des projets 100% Tunisiens dans les domaines du tourisme, immobilier et agriculture. Pour ce faire, il faut encourages les investisseurs tunisiens à plus investir dans ses projets. Quand il s'agit d'un projet lucratif, je ne vois aucun inconvénient que l'état commence le projet même en s'endettant. Quel est le problème de s'endetter si cela va déboucher sur un projet lucratif qui donnera des résultats. Le remboursement des prêts peut se faire des bénéfices du projet. L'état peut après céder ces entreprises une fois mis sur les rails à des investisseurs locaux ou dans le cadre d'introductions en bourse.

Un autre concept fait peur : encourager l’acquisition de banques ou d'entreprises tunisienne à valeur ajoutée à des fonds étrangers pour avoir des fonds destinés à résoudre des problèmes urgents. Garder un projet lucratif et s'endetter est mieux car les bénéfices de ce qu'on vendra est capable de rembourser le prêt. Un père a un enfant malade et cherche à le soigner. Le père a une camionnette. Il a deux choix, partager sa camionnette avec un associé et soigner son fils ou prendre un prêt bancaire pour payer l'opération. La deuxième option est mieux car le revenu de la camionnette peut rembourser le prêt et ses intérêts. Le plus mauvais exemple est l’acquisition de Tunisie Télécoms par les émiratiens. En effet, les bénéfices de ce projet national venu du budget du tunisien vont dans les poches des  émiratiens. En plus, ils nous imposent des compétences de l'étranger alors qu'on dispose des équivalents.

Il ne faut tomber dans la précipitation et chercher des solutions faciles. Il faut plutôt prendre en considération l’intérêt du pays à moyen et à long terme. On peut opter maintenant pour des mauvais choix que nous et  plusieurs générations payeront les conséquences. A mon humble avis, il faut essayer d'attirer les projets qui absorbent de la main d’œuvre sans pour autant puiser dans les ressources naturelles du pays. Il faut également donner priorité aux projets développés afin d'assurer le transfert de technologie.

Mes exemples sont simples. Je ne suis pas non plus un connaisseur du domaine économique mais j'essaye de faire travailler mes neurones par amour pour mon pays.

7 commentaires:

  1. Une petite si vous me le permettez.
    Les investissements étrangers ramènent non seulement de l'emploi, mais aussi une source de revenus pour l'Etat : les impôts payés par ces sociétés.
    Certes il est possible qu'elles bénéficient d'avantages fiscaux, mais ces derniers sont toujours limités dans le temps. L'Etat finit donc toujours par en devenir "actionnaire" au bout d'un certain temps (entre 2 et 5 ans s'il y a allgèments ou exemption d'imposition).

    Cordialement

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  2. Pour la première ligne de mon précédent commentaire il fallait comprendre : "Une petite +remarque+ si vous me le permettez."
    Désolé

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  3. - Pour le fisc, même les tunisiens le payent.
    - Pour l'état actionnaire, si on a des solutions pour avoir tous à nous pourquoi partager nos ressources?

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  4. Tout simplement parce que sans argent qui rentre, pas de croissance et qu'il n'est pas réaliste dans l'immédiat de ne tabler que sur les seules importations pour assurer la croissance.
    S'il n'y a pas de reprise de la croissance suffisamment rapide, il n'y aura pas de création d'emploi. C'est un facteur plus que potentiel d'instabilité de longue durée pour le pays.

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  5. Il faut au moins faire le bon compromis et ne pas vendre le pays à pris très bas à l'image des pilules de Ben Aii (TT, Tunisiana, Dubai Holding, TAV, etc.)

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  6. Sur ce point nous sommes d'accord. Ces transactions ont été faites du temps de Ben Ali.
    Le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne s'est pas fait en toute transparence.

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